Brèves de chantier

Hier, le zétel (je ne sais pas comment on l'écrit) recule doucement et personne ne le guide. Je commence à lui faire signe car il va écraser une fiche (elle a été implanté par le géomètre pour délimiter les différentes zones, où mettre les tuyaux...). Le capuchon de la fiche se fait enlever et elle est sous la machine. Elle s'arrête et avance. La, la fiche tordue s'enfonce dans quelque chose sous l'engin. Un liquide rouge s'écoule, le reservoir est percé. Je cours pour avertir le conducteur... Hop un engin en moins.

Cette semaine j'ai utilisé un marteau pillon. Pour les demoiselles se demandant ce que c'est : c'est un vibro massuer gigantesque à fond plat. Ca sert à tasser le sol. A la fin je croyais avoir une de ces maladies de vieux qui fait trembler, mais non j'ai bien 22 ans.

"tu es français ou portuguais ?" Tiens on ne me l'avait pas posé depuis quelques jours cette question...

Ce vendredi je commence à avoir bien mal à ma main. Je ne peux pas l'ouvrir totalement ni serrer une petit objet dans ma paume. Les articulations sont comme bloquées et lorsque l'on force c'est assez douloureux.

L'après midi je travaille avec un turc pour dégager la tranchée. J'y vais énergiquement (enfin pour moi car c'est très relatif...). Il me fait signe d'y aller doucement, car étant à part du reste de l'équipe il ne faut pas se forcer. Son idée est de rester au même endroit jusqu'à la fin et d'y aller très mollement... N'étant pas dans une forme olympique, sa suggestion n'est pas malvenue.

Le jeudi, l'autre saisonnier n'a pas ses papiers. Ils ont comme idée de la mettre à l'arrière pour passer les postes de garde. Bien sur, leur idée judicieuse est de le faire dans l'enceinte de Disney. Plusieurs voitures passent à côté de nous et s'il y avait des cameras je ne serais pas étonné...

Au poste de garde : "Bonjour, vos papiers. Vous n'avez personne d'autre ? Même... Derrière ?"

Voila on est grillé, on a le droit à la fouille... Le mec de la sécurité pète un cable et nous emmerde. Ses chefs rappliquent, on nous dit que ce n'est pas la peine de rester c'est cuit... Après de longues heures, c'est arrangé. On nous a quand même menacer d'appeller les flics et de nous interdire définitivement de chantier. (mais bon, ils doivent avoir un sentiment d'inférioté pour emmerder comme ça de simples ouvriers, je les ai trouvé très arrogant et pas très intelligents).